NATASHA JAMES - Tequila Time (2009)

Musicians:
Natasha James - lead vocals & rhythm guitar
Ian Lamson - lead & slide guitar
Herman Ebertizsch - piano, B3, accordion
Ed Roth - Accordion, piano, B3

Woody Vermeire - violin & backup vocals
Steve Evans - bass
Ronnie Rivera - drums
Kerry Daly - backup vocals
Rafael Padilla - percussion
Bobby Black - pedal steel
David Aguilar - Tex-Mex guitar, dobro

Titles :

01 - Takes Alotta Love
02 - Tequila Time
03 - Boy Do We Drink*
04 - Cheetah on the Run°
05 -Get out of My Way
06 - Straight to Hell
07 - Stuck in Atlanta
08 - If You Think This Is Love
09 - I Don't Care
10 - Somebody Just Blew It*
11 - Ain't Done Nothin' Wrong
12 - Fillin' Station
13 - Let Me Cry
14 - Wind
15 - Modern Life

All written by James except * : Eberitzsch/Eberitzch, ° : Eberitzsch/James

Avant d’insérer ce disque dans le lecteur, j’avoue ne pas avoir été au courant de la renommée de ce disque aux U.S.A., ni de l’avalanche de récompenses qu’il s’était attiré depuis... deux ans! Tant mieux en un sens : seules mes oreilles auront exercé une influence sur l’appréciation musicale de cette chronique, mais de toutes façons, que ce soit par la renommée ou par l’écoute, la conclusion est la même : cet album vaut la peine qu’on se penche sur son cas, et l’artiste qui l’a conçu mérite aussi le détour, car non seulement on a affaire à une interprète tout à fait appréciable, mais il faut aussi lui reconnaître de sacrés dons d’écriture, puisque la dame a écrit seule douze des quinze morceaux d’un disque copieux, plus un en collaboration avec son claviériste qui s’est chargé du reste.

En ce qui concerne les arrangements, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de révolutionnaire, à part le solo de violon aventureux de « Cheetah on the Run », mais à une qualité certaine dans une tradition bien établie, avec à chaque fois une rythmique métronomique et très bien assise et la mise à disposition d'une quantité non négligeable de mesures où presque chaque instrumentiste peut s’exprimer en solo entre deux plages de chant. Les amateurs d’originalité en seront pour leurs frais, chacun sait que la country reste un milieu très traditionnel, même si l’accordéon d’Ed Roth et l’influence de Herman Ebertizsch emmènent parfois la couleur d’un morceau vers des rivages cajuns (« Boy Do We Drink », « Cheetah on the Run », « Fillin' Station »…), ou si la donzelle tente une percée vers une new country énergique et bluesy qui ne lui va pas si mal (« Get out of My Way ») ou vers de la country mêlée de rock (« Takes Alotta Love », « Let Me Cry ») ou de blues (« If You Think This Is Love », « Somebody Just Blew It », « Ain't Done Nothin' Wrong »), qui sonne de manière plus familière à des oreilles sudistes, ou même vers ce versant swing du style qui semble connaître un regain de mode en ce moment (« Stuck in Atlanta »). A chaque fois, tout est impeccablement mis en place, avec un grand souci d’efficacité, et ça sonne, incontestablement.

En résumé, voilà un album qui s’écoute très agréablement sans apporter de grande innovation, avec une interprète qui a le mérite d'écrire des chansons qui fonctionnent plutôt bien, à qui on aurait peut-être pu suggérer de monter la tonalité de certains morceaux d’un ton ou un ton et demi pour optimiser l’impact de son chant, même si elle ne les a pas écrits ainsi au départ, mais qui au total s’en sort pas mal et qui bénéficie du professionnalisme de ses musiciens. Du beau boulot, c’est certain, sans reprise, ce qui laisse toute la place à des compositions originales pas mal foutues, et qui plaira aux aficionados du style. Une découverte plaisante, finalement.

Y. Philippot-Degand